C’est en demandant aux Québécois de
prendre soin des minorités et de demeurer «une terre d’accueil souriante» que
Philippe Couillard a quitté ses fonctions de chef du PLQ et de député de
Roberval.
Lors d’une déclaration faite à
l’Assemblée nationale jeudi, en compagnie de sa femme Suzanne Pilote, M.
Couillard a averti le nouveau gouvernement de la CAQ, sans le nommer, qu’il
devra faire face à de grands défis de démographie et de pénurie de main-d’oeuvre.
Dans ce contexte, il souhaite que l’intégration des immigrants continue de bien
se dérouler au Québec. «Chaque mot, chaque geste compte, dans un sens ou dans
l’autre.»
Selon lui, «la majorité n’a pas tous
les droits» et il revient à l’Assemblée nationale de protéger les droits des
minorités. Il souhaite que le Québec demeure «un endroit où on juge les humains
pour ce qu’ils ont dans leur tête et pas sur leur tête».
Dans son discours, qui était en
quelque sorte son testament politique, M. Couillard a demandé au Parti libéral
de «rester fidèle à ses valeurs», et de ne «jamais les marchander pour quelques
votes».
M. Couillard a aussi fait le bilan de
ses années comme premier ministre, se disant fier d’avoir «redonné au Québec
les moyens de ses ambitions». Applaudi par son personnel politique, M.
Couillard a soutenu que son équipe avait procédé à une «relance historique du
Québec» ces quatre dernières années. Il dit maintenant vouloir céder sa place à
«une nouvelle personne, peut-être même une nouvelle génération».
Après la terrible défaite encaissée
lundi soir, il soutient que rester en politique est au-dessus de ses capacités.
Il «demande aux Québécois et aux Québécoises de le comprendre et de me laisser
prendre congé en paix».
M. Couillard n’a pas répondu aux
questions des journalistes. Il a livré son discours avec aplomb, mais il est
devenu très émotif lorsqu’il a remercié sa conjointe Suzanne Pilote pour son
soutien.
Même s’il a été élu facilement dans
sa circonscription du Lac-Saint-Jean, avec 42 % des voix, M. Couillard ne
souhaite pas siéger sur les banquettes de l’opposition, alors que son parti a
perdu le pouvoir le 1er octobre aux mains de la Coalition avenir Québec de
François Legault.
Son départ déclenche une
réorganisation du parti, qui débutera en après-midi, alors que les 125
candidats aux élections seront réunis en caucus à l’hôtel Hilton de Québec. Les
32 députés élus se retrouveront également entre eux vendredi, afin de choisir
un chef intérimaire et préparer la course à la chefferie. Il provoquera
également une élection partielle dans Roberval, au Lac-Saint-Jean.
Âgé de 61 ans, Philippe Couillard a
été le 31e premier ministre du Québec. Ce neurochirurgien a connu une
importante carrière comme médecin avant de se lancer en politique.
Né à Montréal, M. Couillard a été
chirurgien-chef de l’Hôpital Saint-Luc de 1989 à 1992 avant de cofonder le
Service de neurochirurgie de Dhahran, en Arabie saoudite, où il travaillé de
1992 à 1996.
Il a été professeur à la Faculté de
médecine de l’Université de Sherbrooke de 1996 à 2003, et directeur du
Département de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke de
2000 à 2003.
C’est sous la gouverne de Jean
Charest qu’il décide de servir le Québec, ayant été ministre de la Santé
pendant cinq ans. M. Couillard retourne travailler au privé avant de ravoir le
goût de la politique et de gagner la course à la chefferie du parti, contre
Pierre Moreau et Raymond Bachand.
M. Couillard aura gouverné le Québec
pendant un mandat complet de quatre ans.
C’est en demandant aux Québécois de
prendre soin des minorités et de demeurer «une terre d’accueil souriante» que
Philippe Couillard a quitté ses fonctions de chef du PLQ et de député de
Roberval.
Lors d’une déclaration faite à
l’Assemblée nationale jeudi, en compagnie de sa femme Suzanne Pilote, M.
Couillard a averti le nouveau gouvernement de la CAQ, sans le nommer, qu’il
devra faire face à de grands défis de démographie et de pénurie de main-d’oeuvre.
Dans ce contexte, il souhaite que l’intégration des immigrants continue de bien
se dérouler au Québec. «Chaque mot, chaque geste compte, dans un sens ou dans
l’autre.»
Selon lui, «la majorité n’a pas tous
les droits» et il revient à l’Assemblée nationale de protéger les droits des
minorités. Il souhaite que le Québec demeure «un endroit où on juge les humains
pour ce qu’ils ont dans leur tête et pas sur leur tête».
Dans son discours, qui était en
quelque sorte son testament politique, M. Couillard a demandé au Parti libéral
de «rester fidèle à ses valeurs», et de ne «jamais les marchander pour quelques
votes».
M. Couillard a aussi fait le bilan de
ses années comme premier ministre, se disant fier d’avoir «redonné au Québec
les moyens de ses ambitions». Applaudi par son personnel politique, M.
Couillard a soutenu que son équipe avait procédé à une «relance historique du
Québec» ces quatre dernières années. Il dit maintenant vouloir céder sa place à
«une nouvelle personne, peut-être même une nouvelle génération».
Après la terrible défaite encaissée
lundi soir, il soutient que rester en politique est au-dessus de ses capacités.
Il «demande aux Québécois et aux Québécoises de le comprendre et de me laisser
prendre congé en paix».
M. Couillard n’a pas répondu aux
questions des journalistes. Il a livré son discours avec aplomb, mais il est
devenu très émotif lorsqu’il a remercié sa conjointe Suzanne Pilote pour son
soutien.
Même s’il a été élu facilement dans
sa circonscription du Lac-Saint-Jean, avec 42 % des voix, M. Couillard ne
souhaite pas siéger sur les banquettes de l’opposition, alors que son parti a
perdu le pouvoir le 1er octobre aux mains de la Coalition avenir Québec de
François Legault.
Son départ déclenche une
réorganisation du parti, qui débutera en après-midi, alors que les 125
candidats aux élections seront réunis en caucus à l’hôtel Hilton de Québec. Les
32 députés élus se retrouveront également entre eux vendredi, afin de choisir
un chef intérimaire et préparer la course à la chefferie. Il provoquera
également une élection partielle dans Roberval, au Lac-Saint-Jean.
Âgé de 61 ans, Philippe Couillard a
été le 31e premier ministre du Québec. Ce neurochirurgien a connu une
importante carrière comme médecin avant de se lancer en politique.
Né à Montréal, M. Couillard a été
chirurgien-chef de l’Hôpital Saint-Luc de 1989 à 1992 avant de cofonder le
Service de neurochirurgie de Dhahran, en Arabie saoudite, où il travaillé de
1992 à 1996.
Il a été professeur à la Faculté de
médecine de l’Université de Sherbrooke de 1996 à 2003, et directeur du
Département de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke de
2000 à 2003.
C’est sous la gouverne de Jean
Charest qu’il décide de servir le Québec, ayant été ministre de la Santé
pendant cinq ans. M. Couillard retourne travailler au privé avant de ravoir le
goût de la politique et de gagner la course à la chefferie du parti, contre
Pierre Moreau et Raymond Bachand.
M. Couillard aura gouverné le Québec
pendant un mandat complet de quatre ans.
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DISCOURS INTÉGRAL
Mesdames, messieurs, bonjour
Chers Québécois, Québécoises
J’annonce aujourd’hui que je met fin
à ma carrière politique.
J’ai informé le président du Parti
Libéral du Québec de ma démission à titre de chef du parti. Le caucus des
députés choisira sous peu un chef intérimaire, puis nos instances planifieront
la tenue d’une course à la direction au moment jugé le plus opportun.
Je ne débuterai pas non plus mon
mandat de député de Roberval. Je remercie encore une fois mes concitoyens de
leur soutien. Il faudra donc tenir une élection partielle dans la circonscription
dans les délais prévus par la loi.
Je présenterai bien sûr ma démission
au Lieutenant Gouverneur afin d’assurer la transition la plus harmonieuse
possible.
Le résultat sans équivoque de
l’élection générale, après un mandat pourtant marqué par un redressement et une
relance historiques du Québec, m’amène à prendre cette décision. Le désir de
changement s’est clairement exprimé, il faut donc en assumer les conséquences.
Une nouvelle personne, peut être une nouvelle génération si les militants le
décident, guidera la prochaine étape de la vie de notre grand parti.
J’ai été très fier de représenter le
comté de Roberval, la région du Saguenay Lac St-Jean et d’y baser mon action
politique. Fier aussi d’avoir été un premier ministre de région, habitant en zone
rurale auprès d’agriculteurs, de forestiers et d’entrepreneurs, à proximité
d’une communauté autochtone.
Ma fonction m’a permis, je crois, de
faire en sorte que ma région, que les régions en reçoivent les fruits, et les
bénéfices ont été appréciables. Je crois que c’est ce que les électeurs ont
voulu reconnaître en me renouvelant leur confiance le premier Octobre.
Je les remercie de leur amitié, de
leur soutien, j’ai été tellement fier de parler d’eux et d’elles partout au
Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Je crois, j’espère qu’ils
comprendront ma décision, dans les circonstances.
Avec un bilan plus qu’enviable et le
résultat de l’élection du 1er Octobre, après avoir mis toute mon énergie au
service du Québec, demeurer en politique, à quelque titre que ce soit, est au
delà de ce que je me sens humainement capable de faire. Je demande aux
Québécois de le comprendre et de me laisser prendre congé en paix. Au total,
j’aurai consacré près de 10 ans de ma vie au service public, ce sera toujours
pour moi une grande source de fierté.
Je veux prendre un moment pour
remercier les hommes et les femmes qui se sont engagés en politique à mes
côtés, y compris ceux et celles qui ont été défaits le 1er Octobre. Ceux et
celles qui ont fait vivre nos bureaux de circonscription et nos cabinets au
cours du mandat qui vient de se terminer. Aussi tous les militants, bénévoles,
membres de la permanence du Parti Libéral du Québec. Sans eux, sans elles, un
parti politique ne peut pas vivre, durer et grandir.
Un grand merci aussi à notre
remarquable fonction publique. Travailler quotidiennement avec ces hommes et
ces femmes de grande qualité aura été pour moi source d’inspiration et
d’apprentissage. Prenons en grand soin.
Comme je l’ai dit le 1er Octobre, je
laisse le Québec dans un bien meilleur état que celui dans lequel je l’ai
trouvé en Avril 2014. Entre Avril 2014 et Octobre 2018, le changement est
profond. Nos finances sont solidement équilibrées. Le poids de la dette est en
baisse. L’économie tourne à plein régime. Un nombre d’emplois record a été créé.
Nos moyens retrouvés nous permettent de bien financer nos services publics,
particulièrement l’éducation, notre grand projet de société, sur la base d’une
vision ambitieuse de la réussite pour tous. Aujourd’hui, plus de 3000 personnes
de plus oeuvrent dans nos écoles, 1500 de plus en soins à domicile, 2000 en
soins prolongés. Plus d’un million de Québécois de plus ont accès à un médecin
de famille. Dans les faits, la pauvreté a reculé.
De nombreuses stratégies innovantes
sont en place. Un plan de lutte à la pauvreté, une politique culturelle
renouvelée, une stratégie numérique. Oui, nous avons été le gouvernement de
l’économie et des finances bien gérées, et bien plus encore. Nous avons tenu un
nombre record d’engagements, agi pour l’équité entre les générations, reconnu
les gouvernements de proximité et l’insularité des Iles de la Madeleine. Le
Québec est le leader canadien de la lutte aux changements climatiques. Le
Québec a sa première stratégie maritime. Nous avons sauvé l’Ile d’Anticosti de
la dévastation à laquelle d’autres la destinaient. Toutes nos régions se
portent mieux qu’en 2014.
Je serai toujours fier -tellement
fier- d’avoir, avec mon équipe, redonné au Québec les moyens de ses ambitions
et de l’avoir fait avancer vers sa destination : Un Québec prospère, instruit,
équitable et vert. Le chemin est tracé, il reste bien sûr beaucoup à faire.
Faisons en sorte que le Québec
demeure la société la plus équitable d’Amérique et puisse continuer son
développement de façon durable. Il faut rester engagés dans la lutte aux
changements climatiques. Il faut poursuivre la lutte contre la pauvreté, les
moyens sont là. La politique culturelle renouvelée doit être déployée au profit
de nos créateurs et de leurs publics. Nous devons continuer à faire progresser
notre influence dans le monde, notamment dans la francophonie.
Je souhaite que notre élan se
poursuive au cours des prochaines années. Souvenons nous qu’il est fragile.
Notre plus grand défi demeure la démographie et la pénurie sévère de main
d’oeuvre qui touche toutes nos régions.
Dans cette circonstance, outre la
formation, l’automatisation et la pleine participation au marché du travail, le
maintien de la cohésion sociale et du caractère inclusif de notre société
deviennent encore plus importants. Les nouveaux arrivants qui combleront
beaucoup d’emplois disponibles ne représentent pas une menace pour notre
caractère distinct en Amérique.
Au contraire, chacun et chacune
constitue un actif essentiel à notre croissance. A nous de faire en sorte
qu’ils s’intègrent bien à la société Québécoise, sur tout le territoire. A cet
effet, chaque mot, chaque geste compte. Dans un sens, ou dans l’autre.
Il faut impérativement continuer à
faire évoluer notre relation de nation à nation avec les premières nations et
les Inuits. La déclaration des Nations Unies doit constituer la base de notre
travail. Ces peuples dont nous occupons les territoires traditionnels doivent
détenir eux mêmes les leviers de leur développement et en retirer une juste
part des bénéfices.
Suzanne et moi allons entreprendre
une nouvelle phase de notre vie, il est difficile de dire aujourd’hui où elle
nous mènera. Vers de nouveaux défis passionnants, je l’espère. Certainement
vers plus de quiétude, de sérénité, et des contacts plus réguliers avec ma mère,
nos enfants et petits enfants. Je veux la remercier encore pour sa générosité,
son amour si souvent démontré. Aussi pour son écoute, sa connaissance très fine
et personnelle de la vraie vie du vrai monde, comme on dit chez nous. Il est
maintenant temps de penser un peu à nous, comme dit la chanson.
Je veux terminer cette déclaration en
vous parlant de nos libertés.
Au cours de nos 400 ans d’histoire,
nous les avons défendues, parfois jusqu’au sacrifice ultime. Elles sont
contenues dans les Chartes Québécoise et Canadienne des droits et libertés.
Elles sont précieuses, donc fragiles. Prenons en grand soin.
Voici une belle phrase d’Amin Malouf,
à méditer :
« Pour toute société, et pour
l’humanité dans son ensemble, le sort des minorités n’est pas un dossier parmi
d’autres ; il est, avec le sort des femmes, l’un des révélateurs les plus sûrs
de l’avancement moral, ou de la régression. »
Notre Assemblée Nationale, comme tous
les parlements, se doit de protéger leurs droits plutôt que de les restreindre
si elle veut conserver sa légitimité. En fait, c’est un de ses devoirs
principaux. La majorité n’a pas tous les droits, et ceux qu’elle exerce doivent
être compensés par la protection de ceux des minorités. C’est un principe
démocratique fondamental.
Le Québec doit demeurer une terre
d’accueil souriante, une société inclusive où tous et toutes sont invités à la
table. Un endroit où on juge les humains pour ce qu’il y a dans leur tête, dans
leur coeur, pour ce qu’ils et elles ont à nous apporter. Je souhaite qu’on nous
admire, qu’on parle de nous avant tout pour notre énergie créatrice, notre
résilience, nos artistes, nos savants et nos entrepreneurs.
Je demande à mon parti de rester
fidèle à ses valeurs et surtout de ne jamais les marchander pour quelques
votes. Tenter d’imiter nos adversaires ne nous conduira pas à la victoire. La
force de nos convictions, oui.
Surtout :
Ayons confiance en nous
Ne craignons surtout pas l’autre, ou
l’avenir
Écoutons notre belle jeunesse qui
nous dit de rester confiants, ouverts.
Nous avons toutes les raisons d’être
optimistes pour notre peuple.
Je serai toujours très fier, avec mon
équipe, de lui avoir fait faire un bout de chemin au cours des dernières
années.
À d’autres maintenant de prendre le
relai.
Vive le Québec, terre française
d’Amérique
Territoires immenses, paysages
magnifiques
Si riche en ressources mais surtout
en talents.
Terre de mes ancêtres, et des
nouveaux arrivants.
Berceau des premières nations, de
blessures à soigner
Terre fertile d’espoir, de résilience
et de liberté.
Bonne journée.
EN CINQ DATES
2003
Élu député libéral dans Mont-Royal et
nommé ministre de la Santé sous Jean Charest
2008
Quitte la politique pour travailler
au privé
2013
Devient chef du Parti libéral du
Québec
2014
Élu premier ministre du Québec
2018
Perd le pouvoir aux mains de la CAQ
et quitte la vie politique
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