par Amanda Becker et Richard Cowan
WASHINGTON (Reuters) - La Chambre des représentants, où les démocrates sont désormais majoritaires, a approuvé jeudi soir un texte visant à sortir du "shutdown", la fermeture partielle des administrations fédérales aux Etats-Unis, sans inclure les fonds pour la construction du mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique.
Ce plan de financement, voté au premier jour de la prise de contrôle de la Chambre basse par les démocrates, ne devrait cependant pas permettre de sortir de l'impasse budgétaire qui dure depuis 13 jours.
Un peu plus tôt dans la journée, la Maison blanche a averti qu'un veto pourrait être opposé au texte et le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a prévenu que le Sénat n'accepterait aucune proposition qui ne serait pas validée par Donald Trump.
Pour la première fois depuis son arrivée à la Maison blanche, Donald Trump ne peut plus s'appuyer sur une majorité dans les deux chambres du Congrès. Son Parti républicain a renforcé son contrôle sur le Sénat mais a perdu la majorité à la Chambre des représentants.
Et la démocrate Nancy Pelosi, élue jeudi à la présidence de la Chambre basse, est montée en première ligne pour conduire l'opposition au président américain.
"Nous ne ferons pas de mur. Cela n'a rien à voir avec la politique; un mur entre deux pays est immoral. Il s'agit d'une vieille façon de penser. Ce n'est pas rentable", a déclaré Pelosi aux journalistes jeudi soir.
Donald Trump a déclenché la fermeture partielle de l'administration le 22 décembre dernier en insistant pour que l'enveloppe des dépenses visant à son financement prévoie un montant de cinq milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) pour financer un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le président présente ce mur comme un élément-clé de sa stratégie de lutte contre l'immigration clandestine.
Les administrations resteront partiellement fermées "aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il prévenu mercredi, disant craindre que la situation dure "un certain temps encore".
NOUVELLE RÉUNION VENDREDI
Le plan en deux parties avancé par les démocrates comprend un texte visant à financer le département de la Sécurité intérieure aux niveaux actuels jusqu'au 8 février. Il alloue 1,3 milliard de dollars pour la clôture des frontières et 300 millions de dollars pour d'autres éléments de la sécurité frontalière, par exemple pour les caméras de surveillance.
L'autre partie du plan permettrait de financer jusqu'au 30 septembre, fin de l'année fiscale, les services fédéraux qui ne sont plus financés, comme les ministères de la Justice, du Commerce et des Transports.
"Ce mur, vous pouvez l'appeler une cloison ou comme vous voulez, mais nous avons besoin de protection pour notre pays", a déclaré jeudi Donald Trump aux journalistes après s'être présenté de manière inopinée dans une salle de conférence de la Maison blanche.
Il a félicité Nancy Pelosi pour son élection à la présidence de la Chambre des représentants, disant espérer que Pelosi et lui parviendraient à collaborer.
L'impasse budgétaire affecte quelque 800.000 employés fédéraux, au chômage technique ou dont les salaires sont différés.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que le texte porté par les démocrates n'avait aucun avenir au Sénat, décrivant ce plan de financement comme un simple spectacle politique.
"Ne perdons pas de temps (...) alors que les démocrates de la Chambre utilisent leur estrade pour faire des déclarations politiques plutôt que proposer des solutions sérieuses", a-t-il dit à la tribune.
McConnell a répété que le Sénat n'accepterait aucune proposition qui n'aurait aucune chance d'être acceptée par Donald Trump.
Le chef de file de la minorité démocrate, Chuck Schumer, a appelé McConnell à autoriser la tenue d'un vote au Sénat sur la proposition démocrate, estimant qu'il n'y avait aucune raison pour que des agences fédérales sans lien avec la sécurité nationale restent fermées.
Dirigeants démocrates et républicains du Congrès sont attendus de nouveau à la Maison blanche vendredi, après s'y être rendus mercredi pour une réunion avec Donald Trump et des responsables du département de la Sécurité intérieure qui a été infructueuse.
(avec Lisa Lambert, Susan Cornwell et Susan Heavey; Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)
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